République
Française
Ministère de l'Emploi et de la Solidarité
Direction Générale de la Santé
Sous-direction
Bureau SP2
Suivi du dossier :
Tél.:
Télécopie
Paris, le
La ministre de l'emploi et de la solidarité
Le secrétaire d'Etat à la santé et à
l'action sociale
à
Madame et Messieurs les préfets de région
Direction régionale des affaires sanitaires et sociales
(pour mise en oeuvre)
Mesdames et Messieurs les préfets de département
Direction départementale des affaires sanitaires et sociales
(pour exécution)
Mesdames et Messieurs les directeurs des agences régionales
de l'hospitalisation
(pour information) :
-CIRCULAIRE N° DGS/SP2/99/110 du 23 février 1999
relative à la mise en place de programmes régionaux
d'accès à la prévention et aux soins pour
les personnes en situation de précarité.
Date d'application : immédiate
NOR : MESP9930076C (texte non paru au Journal Officiel)
Grille de classement : SP 4 43
Résumé : Des programmes régionaux
d'accès à la prévention et aux soins sont
créés par l'article 71 de la loi n° 98-657 du
29 juillet 1998 d'orientation relative à la lutte contre
les exclusions pour ouvrir le dispositif de prévention
et de soins aux populations en situation précaire et améliorer
la qualité de leur prise en charge aussi bien sanitaire
que sociale. Cette circulaire a pour but de décrire les
instruments permettant de mettre en place un programme régional
d'accès à la prévention et aux soins.
Mots-clés : programmes régionaux d'accès
à la prévention et aux soins.
Textes de référence :
Loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 d'orientation relative à
la lutte contre les exclusions.
Décret n° 97-360 du 17 avril 1997 relatif aux conférences
régionales de santé et notamment l'article R. 767.6
Décret n° 98-1216 du 29 décembre 1998 relatif
aux programmes régionaux d'accès à la prévention
et aux soins et modifiant le code de la santé publique.
Circulaire DAS/DH/DGS/DPM/DSS/DIRMI/DIV n° 9508 du 21 mars
1995 relative à l'accès aux soins des personnes
les plus démunies.
Circulaire DGS n° 97-731 du 20 novembre 1997 relative aux
conférences régionales de santé et aux programmes
régionaux de santé.
Circulaire DGS/DAGPB/DAS n° 98/568 du 8 septembre 1998 relative
à la mise en oeuvre de la loi d'orientation relative à
la lutte contre les exclusions sur les exercices 1998 et 1999
: action sociale et santé publique - programmes régionaux
d'accès à la prévention et aux soins.
Relevé de décisions de la politique de la ville
- C.I.V. du 30 juin 1998
Textes abrogés ou modifiés :
-L'article 71 de la loi du 29 juillet 1998 vise à améliorer
l'accès des populations en situation précaire au
dispositif de prévention et de soins. La loi confie au
préfet de région la responsabilité d'élaborer
un programme régional d'accès à la prévention
et aux soins destiné à coordonner les mesures nécessaires
pour faire face aux besoins spécifiques des populations
qui en sont trop souvent exclues.
Si le programme doit être défini au niveau régional,
son élaboration doit s'appuyer sur les compétences
déjà acquises par les échelons départementaux,
qui demeurent essentiels, puisqu'il convient d'une part de procéder
à l'analyse des difficultés d'accès à
la prévention et aux soins dans chaque département,
et d'autre part de mettre en oeuvre les actions retenues pour
les programmes régionaux d'accès à la prévention
et aux soins (P.R.A.P.S.) avec les acteurs locaux. C'est pourquoi,
conformément aux alinéas 2 et 3 de l'article 71
du projet de loi, les PRAPS sont élaborés et mis
en oeuvre en liaison étroite avec les échelons départementaux.
Le programme régional se décline ensuite en volets
départementaux mis en oeuvre par les D.D.A.S.S..
L'enjeu du programme régional et des volets départementaux
est l'amélioration des réponses du système
de santé (urgence, consultation, prévention, hospitalisation,
suivi à domicile) aux besoins des populations en situation
précaire. La loi vise à faire reculer les inégalités
sociales en matière de santé et ainsi à améliorer
le niveau de santé général des populations
sur le territoire national.
Pour ce faire des moyens financiers incitatifs spécifiques
sont mis à votre disposition dès 1998 et en 1999,
conformément à la circulaire DGS/DAGPB/DAS n°
98/568 du 8 septembre 1998 relative à la mise en oeuvre
de la loi d'orientation relative à la lutte contre les
exclusions sur les exercices 1998 et 1999 : action sociale et
santé publique - programmes régionaux d'accès
à la prévention et aux soins. Cet effort sera poursuivi
en 2000.
La présente circulaire vise à :
- définir les procédures à mettre en place
pour assurer une programmation régionale et départementale.
- apporter des conseils méthodologiques concernant l'analyse
des difficultés d'accès à la prévention
et aux soins, et la mise en place d'actions de santé adaptées.
- préciser le contenu d'un programme régional et
d'un plan départemental.
- rappeler les différents moyens juridiques et financiers
qui sont à votre disposition pour répondre aux besoins
de santé des populations en situation précaire.
I - Les procédures à mettre en place en termes de
programmation régionale et départementale.
Afin de répondre aux problèmes d'accès aux
soins encore nombreux, il vous est aujourd'hui demandé
de réunir rapidement les principales institutions et les
représentants des professionnels concernés par ces
questions au sein des trois instances suivantes :
- le comité régional ;
- le groupe technique régional ;
- des groupes de travail départementaux.
a) Le comité régional : défini dans le décret
du 29 décembre 1998, il assure le rôle de comité
de pilotage du programme régional d'accès à
la prévention et aux soins et, pour ce faire, valide les
grandes orientations du programme régional d'accès
à la prévention et aux soins et les objectifs proposés
par le groupe technique régional (article 1 du décret).
Par ailleurs (article 2 du décret), il exerce une mission
générale de concertation, de suivi et d'évaluation
pour la mise en oeuvre des programmes pluriannuels établis
au vu des propositions de la conférence régionale
de santé. Il reprend en cela les missions du comité
permanent des conférences régionales de santé,
créé en application du décret du 17 avril
1997 (article R. 767-6) et de la circulaire du 20 novembre 1997
(section 1, 6° et section 2, 1° ).
Le préfet de région préside le comité
régional. En cas d'absence, il se fait représenter
par le directeur régional des affaires sanitaires et sociales,
le secrétaire général de la préfecture
de région ou par un préfet de département.
La direction régionale des affaires sanitaires et sociales
assure le secrétariat du comité.
Parmi les associations ou organismes que vous pouvez inviter aux
réunions de ce comité régional, nous signalons
particulièrement le comité régional d'éducation
sanitaire et l'observatoire régional de la santé,
mais aussi les associations qui oeuvrent au quotidien pour les
personnes démunies et dont l'expérience est précieuse
pour renforcer l'efficacité des programmes et prendre en
compte les réalités locales.
b) Le groupe technique régional du programme régional
d'accès à la prévention et aux soins : chargé
de l'interface entre le comité régional des politiques
de santé et les groupes de travail départementaux,
il prépare les décisions du comité régional
des politiques de santé relatives au programme régional
d'accès à la prévention et aux soins.
Il a vocation à rassembler les points de vue de l'ensemble
des institutions, disciplines, professionnels, et des départements.
Il revient au Directeur régional des affaires sanitaires
et sociales de choisir le coordonnateur de ce groupe et d'en assurer
le secrétariat. Le coordonnateur peut être un cadre
de la D.R.A.S.S., d'une D.D.A.S.S. ou une personnalité
n'appartenant pas aux services de l'Etat. Dans ce dernier cas,
il est indispensable qu'il ait un correspondant clairement désigné
à la D.R.A.S.S.. En tant que chef de projet, le coordonnateur
anime les travaux du groupe technique régional. Il doit
bénéficier d'un mandat clair et disposer du temps
indispensable pour mener à bien ses missions.
Le groupe technique régional élabore d'abord la
synthèse régionale des besoins à partir des
analyses de l'existant réalisées dans les départements
et des informations qu'il recueille au niveau régional.
Il propose ensuite au comité régional des politiques
de santé des objectifs et une programmation d'actions à
mettre en oeuvre. Il synthétise enfin les résultats
et les évaluations des actions mises en oeuvre dans les
départements et au niveau régional.
Il joue un rôle de conseil technique et de soutien, dans
la mesure de ses moyens, à tous ceux qui participent à
l'élaboration et à la mise en oeuvre du P.R.A.P.S..
c) Les groupes de travail départementaux : la loi du 29
juillet 1998 a précisé que le département
constitue l'échelon d'analyse de l'existant et de mise
en oeuvre des actions de santé. Ces actions départementales
doivent être conformes aux objectifs régionaux, ou
aux objectifs départementaux qui n'auraient pas été
définis par le comité régional mais qui correspondraient
à des besoins locaux. Elles intègrent aussi les
programmes d'action qui sont menés notamment dans le cadre
du dispositif RMI (actions d'insertion et cellules d'appui) et
dans les dispositifs d'urgence sociale (errance des jeunes, lits
d'hébergement pour soins, accueil d'urgence, centres d'hébergement
et de réinsertion sociale).
Au niveau départemental, il est demandé au préfet
de réunir des groupes de travail comprenant notamment des
représentants du conseil général, des organismes
locaux d'assurance-maladie, des établissements assurant
le service public hospitalier, des centres communaux ou intercommunaux
d'action sociale, ainsi que des associations et des organismes
concernés. Cette concertation peut être démultipliée
à un niveau infradépartemental. C'est à ce
niveau en effet que l'implication des acteurs de la politique
de la ville (dans le cadre de l'élaboration des volets
santé des contrats de ville du XIIème plan) ou des
représentants des réseaux de santé de proximité
est la plus aisée.
Chaque groupe est coordonné par un membre du groupe technique
régional afin d'assurer une bonne liaison entre l'échelon
départemental et l'échelon régional.
Le niveau départemental permet l'élaboration d'un
plan départemental d'accès à la prévention
et aux soins intégrant l'analyse départementale
de l'existant, les objectifs régionaux, des objectifs départementaux
spécifiques. Le préfet de département coordonne
la mise en oeuvre de ce plan.
Les documents produits sont adressés au groupe technique
régional pour permettre la définition et l'évolution
du programme régional. Les objectifs départementaux
spécifiques et leur déclinaison en termes d'actions
sont adressés pour information au comité régional
des politiques de santé.
La rédaction des programmes régionaux et des plans
départementaux doit se faire avant la fin de 1999. L'élaboration
du programme régional comporte 3 phases principales :
- analyse de l'existant (jusqu'en juin 1999)
- définition des objectifs et choix des priorités
(été 1999)
- choix des actions à mener dans les différents
départements de la région ainsi qu'au niveau régional
(automne 1999)
L'annexe I précise à titre indicatif les différentes
étapes de la préparation des PRAPS au niveau regional
et départemental.
La DRASS adressera 4 exemplaires du programme régional
à la DGS (bureau SP2) avant la fin de l'année 1999.
II - Des conseils méthodologiques pour la mise en place
d'une programmation
La concertation engagée dans la région et les départements
doit permettre de procéder à une analyse des difficultés
d'accès à la prévention et aux soins des
populations : notamment mise en oeuvre de l'aide médicale
et protection sociale des personnes démunies, accès
aux dispositifs de prévention et de soins. Cette analyse
identifiera les initiatives prises localement dans ce domaine,
ainsi que les carences du dispositif actuel de santé.
Sur la base des analyses départementales et des synthèses
régionales qui en seront faites, il sera nécessaire
de définir des objectifs régionaux communs et de
mettre en place des réponses susceptibles de remédier
aux difficultés de santé constatées.
Pour cette démarche, le guide "pratiques en santé
précarité - la santé publique à l'épreuve
du terrain", diffusé cette année dans les services
déconcentrés, constitue un outil méthodologique.
En outre, la Direction Générale de la Santé
(bureau SP1) prépare actuellement un guide pratique d'élaboration
des programmes régionaux de santé pour les acteurs
de terrain dans lequel sera abordé le cas particulier des
P.R.A.P.S. avec leur volet départemental.
1) L'analyse de l'existant.
L'analyse de l'existant suppose de la part des services déconcentrés
une fonction d'animation (ou de co-animation avec d'autres institutions)
des partenaires, d'interpellation institutionnelle, d'expertise
technique. L'analyse de l'existant permet la définition
d'objectifs de santé et donc fournit le cadre à
l'impulsion d'actions en indiquant les axes prioritaires. Cette
démarche peut aussi faciliter la recherche de cofinancements
et renforcer la collaboration interinstitutionnelle. Un tableau
présentant les grandes sources d'information et les données
utiles pour la mise en place de cette analyse est proposé
dans le guide "pratiques en santé précarité
- la santé publique à l'épreuve du terrain",
chapitre C-II - le diagnostic départemental en santé-précarité
et le choix des priorités. Ce tableau récapitule
des données, ainsi que leurs sources, sur :
- la précarité sociale et l'accès aux aides,
- la couverture sociale, l'accès aux droits et aux soins,
- l'état de santé des populations.
L'analyse préalable de la situation permet :
- de définir les publics concernés, qui ne se limitent
pas aux populations en situation d'exclusion ou aux bénéficiaires
de minima sociaux mais qui concernent aussi les popula tions en
milieu rural, les jeunes en difficulté d'insertion, les
chômeurs ou les travailleurs en situation précaire
par exemple.
- de comprendre la situation et les caractéristiques des
divers groupes de la population en situation de précarité
ou d'exclusion ;
- d'identifier les structures et services concernés, la
dynamique qui lie ces services, les initiatives prises antérieurement,
les réseaux existant ou en voie de création ;
- d'impliquer tous les professionnels susceptibles d'être
concernés, dès cette phase de diagnostic et de renforcer
leurs collaborations.
Les analyses de situation, ainsi que les résultats des
plans départementaux d'accès aux soins des personnes
démunies, élaborés dans le cadre de la circulaire
du 21 mars 1995 sont utilisables à condition d'être
réactualisées.
2) L'élaboration d'une stratégie d'intervention
(définition d'objectifs, programmation)
A l'issue de l'analyse de situation, l'élaboration d'une
stratégie d'intervention nécessite de :
- rédiger les objectifs précis du programme, en
privilégiant des objectifs évaluables.
- décliner ces objectifs en actions opérationnelles.
- définir le contenu des actions, c'est-à-dire les
organiser et coordonner les éléments qui participent
à leur réalisation en fonction des objectifs fixés.
- pour chaque action, définir le promoteur, le public concerné,
les partenaires et leur rôle, les moyens nécessaires,
le lieu de l'action, sa durée, les critères de suivi
et d'évaluation
- prévoir la méthode d'évaluation.
3) L'évaluation
L'évaluation du programme a les mêmes finalités
que l'évaluation de chaque action qui le compose. Il s'agit
d'évaluer les résultats ou bien d'évaluer
les processus mis en oeuvre.
Conçue en même temps que le programme lui-même,
elle a pour rôle de vérifier les résultats
en référence aux objectifs fixés et doit
s'appuyer sur des indicateurs. La mesure des résultats
varie selon les objectifs de départ : amélioration
des capacités d'expression dans un groupe, acquisition
de connaissances, diminution du nombre de personnes sans couverture
sociale, changements de comportement... Elle s'attache également
à identifier d'autres effets produits par le programme
ou l'action.
Elle constitue aussi un outil d'analyse pour comprendre ce qui
a contribué à faire réussir ou échouer
l'action. L'appréciation du processus porte sur les calendriers,
les intervenants, le partenariat, la coordination, les moyens
matériels, la pédagogie utilisée, le taux
et la qualité de la participation. Cela suppose que tous
ces éléments aient été bien définis
avant le début du programme ou de l'action et que des indicateurs
de processus aient été mis en place.
Il peut s'agir d'une évaluation faite par les professionnels
concernés par l'action ou par un organisme indépendant
des réalisateurs.
4) Recherche de promoteurs et appel à projets
La mise en oeuvre d'actions nécessite aussi une démarche
de coordination qui est proposée dans le guide précité,
chapitre C-III - L'impulsion et le suivi du programme d'actions.
5) Les réseaux de santé de proximité comme
moyen d'intervention.
Un certain nombre de réseaux de santé prennent en
charge aujourd'hui les populations en situation précaire
: il peut s'agir de réseaux au départ consacrés
à la prise en charge de personnes atteintes d'infection
à V.I.H., de réseaux orientés vers des pratiques
addictives (alcool ou toxicomanies), ou de réseaux centrés
sur les pathologies psychiatriques ; mais il peut s'agir aussi
de réseaux d'emblée orientés sur l'accès
aux soins et à la prévention de personnes en situation
précaire, constitués à partir d'organismes
à vocation sociale ou d'insertion, d'établissements
de santé, de centres de santé ou de professionnels
de santé exerçant à titre libéral.
Les échanges entre professionnels de champs différents
au sein des réseaux permettent de mettre en exergue certains
problèmes complexes rencontrés par les populations,
ainsi que les réponses qui peuvent être élaborées
par les professionnels. Les réseaux peuvent ainsi être
un précieux soutien à la fois dans l'élaboration
de formations destinées aux professionnels concernés,
ou encore dans la mise en place d'actions de prévention,
de soins ou d'accompagnement vers la santé.
La circulaire DGS/DH/DAS/DSS/DIRMI en préparation, relative
aux réseaux de soins préventifs, curatifs, palliatifs
ou sociaux concernera l'ensemble des réseaux.
III - Contenu du programme régional et du plan départemental
:
Ils comportent obligatoirement :
1) une analyse des principaux dysfonctionnements de l'accès
à la prévention et aux soins
Cette analyse donne lieu à un rapport approuvé par
le comité régional.
2) les objectifs d'action triennaux, visées à
l'alinéa 3 de l'article 71 de la loi du 29 juillet 1998,
comportent des actions dans le champ de la prévention primaire,
de l'accès aux soins et de la prise en charge, de l'accompagnement
vers la santé et plus particulièrement :
* des actions de promotion et d'éducation pour la santé
dans les lieux de vie (établissements d'enseignement, missions
locales, quartiers...)
* des mesures visant à assurer la coordination des établissements
de santé, des secteurs psychiatriques, des centres de cure
ambulatoire en alcoologie, des structures spécialisées
de prévention, de réduction des risques et de soins
aux toxicomanes conventionnées avec l'Etat, des services
de promotion de la santé en faveur des élèves
et des étudiants.
* des mesures visant aussi à améliorer la coordination
avec les centres communaux et intercommunaux d'action sociale,
les centres de santé, le service départemental de
protection maternelle et infantile, les professionnels médicaux
et paramédicaux exerçant à titre libéral
et les associations intervenant dans le domaine sanitaire et social
dans le département. Toutes ces mesures doivent tendre
à mettre en place ou consolider des réseaux de santé
de proximité.
* le renforcement ou la mise en place, lorsqu'ils n'existent pas,
de dispositifs d'aide à l'accès aux soins et aux
démarches administratives, et des conventions permettant
d'accroître le nombre de structures et de praticiens pratiquant
le tiers payant.
* des mesures ciblées sur les quartiers identifiés
comme prioritaires dans le cadre de contrats de ville, sur des
groupes prioritaires notamment les jeunes en difficulté,
les allocataires du revenu minimum d'insertion et les personnes
sans abri. D'autres publics peuvent être concernés
en fonction de l'analyse des besoins (mineurs relevant d'une décision
judiciaire au titre de l'ordonnance de 1945 ou de l'article 375
du code civil, gens du voyage, femmes enceintes en situation précaire
insuffisamment suivies, détenus et sortants de prisons,
prostitué(e)s...).
* un répertoire des professionnels et structures susceptibles
d'accueillir les personnes démunies nécessitant
des soins, et notamment :
- les établissements de santé qui ont mis en oeuvre
des dispositifs d'aide à l'accès aux soins et aux
démarches administratives ( permanences d'accès
aux soins de santé),
- des centres de santé pratiquant le tiers payant,
- des associations intervenant dans le domaine sanitaire et social,
- des structures d'hébergement d'urgence comportant des
lits médicalisés.
Ce répertoire destiné à l'information des
professionnels du département doit être mis à
jour annuellement.
3) Des indicateurs d'évaluation annuelle ou pluriannuelle
du programme et des actions.
Les DRASS devront s'attacher à déterminer des indicateurs
permettant d'évaluer les actions menées (en termes
de moyens mais aussi d'impact sur les connaissances, les comportements
et si possible l'état de santé) et d'une manière
plus générale, l'évolution des problèmes
d'accès à la prévention et aux soins dans
la région.
4) Un plan départemental de dépistage et de
lutte contre le saturnisme est réalisé en fonction
des résultats de l'analyse de l'existant :
Des actions spécifiques de lutte contre le saturnisme pourront
être financées dans le cadre de la mise en oeuvre
des plans régionaux et départementaux d'accès
à la prévention et aux soins.
Il est indispensable que ces actions soient systématiquement
engagées sur toutes les zones d’habitat susceptibles
de présenter un risque d’intoxication par le plomb
(Cf. circulaire logement) ainsi qu'auprès des familles
ayant des jeunes enfants et habitant dans les immeubles identifiés
à risque à partir de la connaissance des acteurs
locaux sur les situations à risque.
A cet effet, le préfet de département constitue
un comité de pilotage spécifique associant les acteurs
les plus concernés (services de l'Etat, collectivités
locales, organismes de Sécurité sociale, organismes
et associations concernées, professionnels de santé...).
Il désignera, parmi les services de l'Etat compétents,
un chef de projet chargé d'animer cette action, qui pourra
comporter :
* une information des services prenant en charge la petite enfance,
des médecins libéraux, des habitants et des propriétaires
des zones d'habitat à risque. Cette information permettra
aux médecins de juger de l'opportunité de faire
réaliser une mesure de la plombémie chez les enfants
vivant dans les logements à risque.
* des actions de dépistage organisées notamment
avec les services de PMI et de santé scolaire.
* la mise en oeuvre de procédures d'urgence prévues
à l'article 123 de la loi contre les exclusions et d'opérations
de résorption de l'habitat insalubre.
IV - Les orientations thématiques des programmes :
L'article 67 alinéa 2 de la loi du 29 juillet 1998 permet
une articulation entre les PRAPS et les différents programmes
régionaux de santé existants sur d'autres thèmes
: par exemple certaines populations tels les jeunes, ou des problèmes
de santé tels l'alcool, le suicide et les dépressions
ou encore les pathologies liées à l'habitat dégradé
qui peuvent recouper pour partie le thème santé-précarité.
La liaison entre ces différents programmes doit être
assurée : ainsi pour la thématique globale de l'alcool,
la partie "alcool et précarité" peut être
traitée soit dans le programme régional de santé
portant sur l'alcool, soit dans le programme régional d'accès
à la prévention et aux soins, pourvu qu'une articulation
entre les deux programmes régionaux soit prévue.
En ce qui concerne plus particulièrement le contenu de
chacun de ces thèmes, un renvoi est proposé en annexe
II sous la forme d'une bibliographie qui reprend les textes législatifs
et réglementaires, les guides et les principales publications
susceptibles de vous aider.
V - Pour une réflexion collective sur les programmes régionaux
d'accès à la prévention et aux soins
Afin de faciliter l'échange d'informations et la réflexion,
la Direction Générale de la Santé organisera
plusieurs journées de travail au niveau national sur le
thème "santé-précarité".
Des réunions destinées aux coordonnateurs régionaux
sont prévues le 8 février et le 24 mars 1999. Un
réunion à l'attention des personnes qui travaillent
à l'élaboration des programmes régionaux
d'accès à la prévention et aux soins dans
les DDASS et les DRASS sera organisée le 23 mars 1999.
Au niveau régional, les DRASS sont invitées à
organiser des réunions d'échange et de débat
avec l'ensemble des acteurs concernés par l'accès
aux soins et à la prévention des personnes en situation
de précarité (collectivités locales, associations,
mutuelles, hôpitaux,...) au début de l'élaboration
du programme régional (dans la phase de l'analyse de l'existant),
puis vers la fin (lors de la programmation des actions).
Vous voudrez bien informer la Direction Générale
de la Santé (bureau SP2) des difficultés que vous
pourriez rencontrer dans la mise en oeuvre de la présente
circulaire et lui communiquer au plus tôt le nom du coordonnateur
régional que vous aurez désigné.
La Ministre de l'Emploi et
de la Solidarité
Martine Aubry
|
Le Secrétaire d'Etat à
la Santé et
à l'Action Sociale
Bernard Kouchner
|
-ANNEXE I
PHASAGE INDICATIF DE LA PRÉPARATION DES PROGRAMMES RÉGIONAUX
D'ACCÈS À LA PRÉVENTION ET AUX SOINS AU NIVEAU
RÉGIONAL ET DÉPARTEMENTAL.
Département
|
Région
|
Analyse de l'existant par des groupes
de travail départementaux
|
Réunion régionale préparatoire
Groupes de travail interdépartementaux
Synthèse régionale de l'analyse
de l'existant
|
Déclinaison des priorités
au niveau départemental
|
Définition des priorités
régionales
|
Programmation des actions départementales
|
Programmation des actions régionales
|
ANNEXE II
Bibliographie
Blondel B., Marshall B., Les femmes peu ou pas suivies pendant
la grossesse, résultats d'une étude dans 20 départements,
journal de gyn-obstét-bio-reprod, 1996, 25. 515-522
Carpentier (C), Costes (JM), Drogues et toxicomanies : indicateurs
et tendances, Paris, Observatoire français des drogues
et toxicomanies, 1996.
CFES, Promotion de la santé et milieu pénitentiaire,
La santé en action, éditions CFES, 1997 (bibliographie
sur le thème de la santé en prison incluse dans
ce guide).
DIV/CERPE (Vidal-Naquet P, Tiévant S.), Les lieux d'écoute
de la souffrance sans nom, étude exploratoire, avril 1996.
DIV/DIRMI (Lazarus A. et ses collaborateurs, Une souffrance qu'on
ne peut plus cacher. Rapport du groupe de travail "ville,
santé mentale, précarité et exclusions social",
février 1995.
Gres Médiation Santé, Les espaces-santé :
un outil pour l'accès à la santé des publics
en difficulté, rapport final, octobre 1995.
Haut Comité de la Santé Publique, La progression
de la précarité en France et ses effets sur la santé,
février 1998.
Haut Comité de Santé Publique, réponse aux
personnes en difficulté avec l'alcool, Actualité
et dossier en santé publique, septembre 1993.
INSERM (Choquet M., Iksil B). Délégation à
la formation professionnelle, Direction Générale
de la Santé, Jeunes en insertion, enquête CFI-PAQUE
(dispositif 16-25 ans), 1994.
Ministère de l'Emploi et de la Solidarité/Gres Médiation
Santé, Pratiques en santé précarité
: la santé publique à l'épreuve du terrain,
repères à l'usage des professionnels de terrain
et des services déconcentrés de l'Etat, direction
générale de la santé, décembre 1997.
Ministère de l'emploi et de la solidarité (Direction
Générale de la Santé, Délégation
Interministérielle à l'Insertion des Jeunes), Bulletin
"santé-insertion des jeunes", septembre 1997.
Ministère de l'emploi et de la solidarité (DAS),
Conseil technique des clubs et équipes de prévention
spécialisée, Les phénomènes d'errance
chez les jeunes de 15 à 25 ans, 1997.
Ministère du Travail et des Affaires Sociales, Direction
Générale de la Santé, Les analyses de situation
et les plans départementaux d'accès aux soins en
direction des personnes en situation précaire, janvier
1997.
Ministère du Travail et des Affaires Sociales/Gres Médiation
Santé, Mener un programme en santé des jeunes, guide
de conduite à l'échelle départementale ou
locale, 1996.
Parquet (PR P.), Pour une politique de prévention en matière
de comportements de consommation de substances psychoactives,
- Editions CFES, 1997.
Professeur Reynaud et professeur Parquet, Direction générale
de la santé, direction des hôpitaux, Rapport sur
l'évaluation du dispositif de soins pour les personnes
en difficulté avec l'alcool
Réseau National de Santé Publique/Ministère
de l'Emploi et de la Solidarité, Surveillance du saturnisme
infantile en France, bilan des activités de dépistage,
résultat des données disponibles en 1997.
Roques (Pr), Rapport au Secrétaire d'Etat à la Santé
sur les problèmes posés par la dangerosité
des "drogues", mai 1998.
Secrétariat d'Etat à l'Action Humanitaire d'Urgence,
Rapport du groupe de travail psychiatrie et grande exclusion,
juin 1996.
Loi n° 70-1320 du 31 décembre 1970 (modifiée)
relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie
et à la répression du trafic et de l'usage illicite
des substances vénéneuses.
Décret n° 92-590 du 29 juin 1992 relatif aux centres
spécialisés de soins aux toxicomanes.
Décret n° 98-1229 du 29 décembre 1998 relatif
aux centres mentionnés à l'article L. 355-1-1 du
code de la santé publique
Circulaire du 14 mars 1990 relative aux orientations de la politique
de santé mentale.
Circulaire n° 70 du 11 décembre 1992 relative aux orientations
de la politique de santé mentale en faveur des enfants
et des adolescents.
Circulaire DGS/SP3 n° 72 du 9 novembre 1993 relative aux orientations
dans le domaine sanitaire du plan de lutte contre la drogue.
Circulaire DAS/DH/DGS/DPM/DSS/DIRMI/DIV n° 9508 du 21 mars
1995 relative à l'accès aux soins des personnes
les plus démunies.
Circulaire DGS/DH n° 96-239 du 3 avril 1996 relative aux orientations
dans le domaine de la prise en charge des toxicomanes en 1996.
Circulaire DH/EO4/96 n° 57 du 10 septembre 1996 relative à
la constitution d'équipes d'alcoologie hospitalière
de liaison.
Circulaire DGS/SP3 n° 707 du 19 novembre 1996 relative à
la promotion du travail en réseau pour l'organisation de
la prise en charge précoce des problèmes liés
à l'alcool.
Circulaire n° 97-280 du 10 avril 1997 relative à la
mise en place de points "Ecoute" pour les jeunes et/ou
parents financés sur le chapitre 47-15 article 20.
Circulaire DGS/DS n° 98/72 du 4 février 1998 relative
aux orientations de réduction des risques chez les usagers
de drogues en 1998. |
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